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Grenelle des violences conjugales : des promesses, peu de moyens

Chaque jour en France, de nouvelles femmes meurent sous les coups d’un compagnon ou ex-compagnon. Les promesses issues du Grenelle des violences conjugales qui a eu lieu le 3 septembre à Matignon sont-elles des solutions ? Women Safe décrypte.


110, 112, 114… On ne peut pas dire avec certitude combien de femmes auront été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon depuis le 1er janvier 2019 à l’instant où vous lirez ces lignes, car ce chiffre augmente chaque jour.


Prévention, prise en charge, sanction

Elles étaient 103 quand le Grenelle lancé début septembre à Matignon a débouché sur plusieurs promesses du gouvernement. Leur but ? Répondre au problème sur trois plans : préventif, de prise en charge et judiciaire. Côté prise en charge, 1 000 nouvelles places d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes ont été annoncées. Côté justice, la création de postes de procureurs référents spécialisés, ou encore la mise en place effective du bracelet électronique pour les conjoints violents, indépendamment d’une condamnation, d’ici 2020.


Financer les promesses, revoir la copie

L’effort du gouvernement pour prendre à bras-le-corps le problème est louable, d’autant qu’il cherche à agir sur tous les maillons de la chaîne. Mais aucune des promesses formulées ne sera mise en œuvre si les moyens ne suivent pas. D’autant que les solutions proposées ne sont pas forcément les bonnes. Le dispositif électronique anti-rapprochement est une mesure inscrite dans la loi depuis 2009 qui n’a jamais été appliquée. Non seulement parce que le champ d’application était trop restrictif, mais aussi et surtout parce que le dispositif coûte extrêmement cher. Quant à l’annonce de la création de places d’hébergement supplémentaires pour les victimes, elle passe à côté du débat dont Luc Frémiot s’est fait la voix sur la nécessité de chasser les auteurs du domicile conjugal pour les placer en centres, plutôt que de déplacer les victimes.


Les associations de terrain ont des solutions mais peu de moyens

Les associations de terrain, comme Women Safe, apportent déjà des solutions éprouvées aux victimes mais manquent cruellement de moyens. Aucune annonce n’a été faite à ce sujet pour le moment. « On nous parle souvent de sous, mais on ne les voit jamais », déplore Frédérique Martz, directrice et co-fondatrice de Women Safe.

Au début de l’été, la fermeture du site Paye Ta Shnek avait mis en lumière le burn-out militant des associations féministes de terrain. Quand leurs financements fondent comme neige au soleil, le travail d’utilité publique remarquable qu’elles mènent depuis des années s’en trouve affecté. N’est-ce pas là le cœur du sujet qui aurait dû être abordé au Grenelle ?





Rédaction : Animal Pensant, en partenariat avec Women Safe

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