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Le confinement : une explosion des violences faites aux enfants

La crise sanitaire, dont les répercussions sont considérables, n’a pas épargné la jeunesse. Le confinement a instauré un terrain propice au développement de violences intrafamiliales. Qu’en est-il désormais depuis la sortie du confinement ? Women Safe fait le point.


Pendant le confinement, la situation s’est avérée très préoccupante avec plus de 60% d'appels urgents au 119. Cela s’explique notamment par l’absence de moyens pour fuir le domicile familial : “Quand ça hurle à la maison, on se tourne vers l'école, le club de sport ou l'assistante scolaire, mais là il n'y a plus personne” démontre Pascal Vigneron, directeur du 119. Ambiance oppressante, isolement suite à la fermeture des écoles, absence de relations sociales… Tout ceci peut mener à de fortes conséquences psychologiques, et parfois même jusqu’au décrochage scolaire. Une étude publiée par l’Institut national d’études démographiques (INED) indique d’ailleurs que 10% des Français ont vu leurs relations intrafamiliales se dégrader pendant le confinement.

L’après-confinement : l’accompagnement et la détection des violences

L’après-confinement soulève de nombreuses incertitudes, que confirme Isabelle Debré, présidente de l'association L'Enfant bleu : “Notre grande crainte, c'est ce que l'on va découvrir après la levée du confinement”. Le 7 mai dernier, la Société Française de Pédiatrie Médico-légale a publié un communiqué à destination des professionnels de santé. On y trouve des préconisations médicales afin de détecter les violences sur les enfants à la sortie du confinement et éviter qu’ils se murent dans le silence. En effet, les violences peuvent être physiques, psychologiques et parfois invisibles, comme c’est le cas des violences sexuelles qui sont plus délicates à détecter. Isabelle Debré insiste sur le fait que “si un enfant ne parle pas, il ne s’en sortira pas”.

Réflexion sur le long terme : l’enjeu d’une éducation sans violence


La sensibilisation des parents sur l’importance d’une éducation sans violence est primordiale pour endiguer les violences intrafamiliales. Cette conscientisation est la mission de l’association StopVEO-Enfance, qui invoque sans cesse l’article 371-1 du Code Civil, selon lequel “l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques”. L’association a énoncé plusieurs propositions comme le développement de structures d’aide à la parentalité.

Des mesures gouvernementales ont aussi été entreprises, comme le Plan 2020-2022 contre les violences faites aux enfants pour “une mobilisation de toute la société et à la modification des pratiques” (Adrien Taquet, secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance).

Le pôle «Enfants/Adolescents» de Women Safe, créé en 2017, prend en charge les enfants témoins ou victimes de violences intrafamiliales, les enfants placés par l’Aide Sociale à l’Enfance. Il s’inscrit dans une prise en charge globale (médicale, psychologique, juridique), prenant en compte l’impact des violences sur le psychisme, l’état de santé, et le besoin juridique si nécessaire. Women Safe & Children a pour ambition de préserver la génération de demain et d’éviter l’installation d’un facteur de vulnérabilité ou de répétition.



Rédaction : Chloé Chamard et Lisa Loyer

Crédits photos : La Croix

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