Maltraitance infantile et confinement : terrible constat
Les violences intrafamiliales ont drastiquement augmenté pendant le confinement. Les enfants, plus vulnérables et en bout de chaîne, se sont retrouvés confinés avec leurs bourreaux. Women Safe revient sur la maltraitance infantile face à la crise.
Selon Unicef France, le collectif NousToutes et d’autres associations, en France : « chaque heure un enfant est victime de viol, chaque jour 200 enfants sont victimes de violence, parmi eux, 50 sont victimes de violences sexuelles. Chaque année, plus de 52 000 enfants sont victimes de violences physiques, sexuelles et psychologiques. »
Maltraitance infantile : les oublié·e·s de la République
Les violences dites conjugales sont aussi des violences intrafamiliales. Avec la pandémie de coronavirus, enfants et adolescent·e·s se sont retrouvé·e·s confiné·e·s avec leurs agresseurs pour le pire. Entre le 13 et le 19 avril, le 119, numéro d’urgence pour l’enfance en danger, a reçu 14 531 appels contre 7 674 sur la même période en 2019. La part des appels urgents a, quant à elle, bondi de 60 %. Sans soupapes de décompression (école, ami·e·s, sorties, sport, etc.), les tensions culminent en actes criminels : « un certain nombre d’enfants sortiront de ce confinement tués ou morts psychiquement », commente Hélène Romano, psychologue et psychothérapeute. En France, 72 enfants sont tués chaque année par leurs parents. À l’écoute mais confiné·e·s jusqu’à ce lundi 11 mai, les travailleurs et travailleuses spécialisé·e·s redoutent à présent la découverte de cas gravissimes non-détectés.
Déconfinement : que faire pour lutter ?
Alors que le déconfinement progressif commence, la vigilance reste de mise. En cas de danger grave, il convient de contacter les services de première urgence tels que la police et la gendarmerie (17 ou 112), les pompiers (18 ou 112) et le Samu (15). Les victimes peuvent aussi donner l’alerte dans les pharmacies en utilisant le code « masque 19 » pour se faire identifier. De plus, l’ordonnance du 25 mars 2020 facilite le traitement par les tribunaux pour enfants des nouveaux signalements d’enfants en danger.
Enfin, du côté des associations, le collectif SOS enfants placés vise à garantir leur protection et le respect de leurs droits. Le pôle « Mineurs » de Women Safe, restée mobilisée pendant le confinement, prend en charge les enfants victimes ou témoins de violences. L’association rappelle, toutefois, que le 119 reste le numéro national d’urgence à privilégier en cas de maltraitance infantile : ses écoutant·e·s sont en contact permanent avec les organisations territoriales, et ont toutes les informations département par département.
Rédaction : Animal Pensant en partenariat avec Women Safe