L’avortement : un droit menacé à l’international
Le 23 octobre 2020, 32 pays dont le Brésil et la Pologne signaient le Consensus de Genève pour faire des lois relatives à l’avortement un domaine de souveraineté nationale. Women Safe soutient cette cause taboue dans de nombreux pays.
La multiplication des atteintes internationales à l’IVG
L’accès à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) est très inégal dans le monde et varie selon les pays. Le 22 octobre dernier, la Cour Constituionnelle de Pologne a ainsi considérablement durci l’accès à l’IVG, souhaitant l’interdire en cas de malformations foetales, soit plus de 95% des motifs d’avortement sur le territoire actuellement. Le 27 octobre, Amy Coney Barrett a été désignée juge de la Cour Suprême des États-Unis… Celle-ci s’affirme anti-avortement et anti-PMA et succède à Ruth Bader Ginsburg, en fonction depuis plus de 30 ans, qui avait permis de grandes avancées en matière de droits des femmes.
L’avortement, un droit très fragile
Lorsque la pratique de l’avortement est autorisée, elle est sans cesse remise en cause. En effet, toujours plus de politiques répressives tentent d’en réduire l’accès. Ces décisions constituent une violence envers la liberté des femmes à disposer de leur corps. Menacer l’accès à ce droit augmente le développement des pratiques d’avortement illégales pouvant être très dangereuses pour la santé des femmes. En France par exemple, où l’avortement est légal, la situation de confinement actuelle fragilise encore plus l’accès à l’avortement. Déjà en mars, ce droit avait été menacé avec la fermeture des plannings familiaux et les restrictions de sortie.
Les réactions face à la gravité de la situation
Pour répondre aux atteintes qui fragilisent l'accès à l’IVG, il est important de se mobiliser. Les milliers de Polonais.e.s qui ont manifesté le 23 octobre sont en cela un bon exemple de manifestation nationale qui, couplée à la mobilisation internationale, a porté ses fruits. Dunja Mijatovic, la commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe a soutenu qu’ “éliminer les motifs de quasiment tous les avortements légaux en Pologne équivaut pratiquement à les interdire et à violer les Droits de l’Homme”. L’activiste Klaudia Grygorowicz a également dénoncé sur Instagram : “It’s not about being for or against abortion, it’s about having a choice in the future. Do you want to have a choice ? Because I want to”. Le Parlement Polonais a finalement reporté les discussions. Mais ce n’est que partie remise...
La protection du droit à l’avortement
Pour protéger le droit à l’avortement, des solutions existent dans le monde, à commencer par les fonds d’accès à l’IVG, comme le Safe Abortion Action Fund (SAAF) qui aide plus de 62 pays. En France, le Planning Familial possède un numéro vert dédié (0 800 08 11 11) et accueille les femmes du lundi au vendredi, de 9h à 20h. Le Planning Familial rencontre de nombreuses femmes victimes de violences sexistes et sexuelles. Des partenariats avec des centres d’accueil comme Women Safe & Children, où les victimes de violences (femmes et enfants) sont prises en charge sur la globalité des enjeux auxquels elles sont confrontées (psychologique, physique et juridique), se développent et permettent leur reconstruction.
Rédaction : Chloé Chamard