Les femmes, premières victimes de la crise ?
Les impacts de la crise sanitaire aggravent les dysfonctionnements de nos sociétés. Socialement plus vulnérables et économiquement plus précaires que les hommes, les femmes sont-elles les premières victimes de la crise ? Women Safe fait le point.
La crise actuelle est multidimensionnelle : ses conséquences sont sanitaires mais également économiques, politiques et sociétales. Dans ce contexte, les femmes, habituellement premier maillon, avec les enfants, dans la chaîne des inégalités, subissent les impacts de la crise de plein fouet.
Crise sanitaire et économique : une double peine pour les femmes
La crise de coronavirus qui secoue le monde, s’accompagne également d’une crise financière sans précédent qui menace de faire régresser nos économies de plusieurs années. Suite au ralentissement économique, la France compte actuellement près de 9 millions de salarié·e·s en chômage partiel et beaucoup d’autres redoutent le licenciement.
Parmi ces personnes, les travailleuses sont plus durement touchées. Victimes des inégalités salariales, plus nombreuses à effectuer un travail non rémunéré ou informel, souvent confrontées à une accumulation de difficultés (monoparentalité ou soins aux personnes dépendantes), les femmes sont surexposées au risque de pauvreté. Les plus vulnérables d’entre elles, comme les femmes SDF, sont « les grandes oubliées » de la réponse à la crise et subissent de façon terrible l’absence de lien social.
Crise sanitaire : péril sur les droits des femmes
Pour les plus privilégiées, le confinement est aussi une période particulièrement difficile source d’anxiété et de tensions. Outre l’augmentation inquiétante des violences intrafamiliales, le quotidien des femmes se partage entre télétravail, tâches domestiques et éducation des enfants. Une charge mentale dont la pression accrue mène au bord de la rupture. Souvent, les femmes effectuent simultanément un double travail : pour leur employeur d’une part et pour leur foyer.
Selon Caroline de Haas, militante féministe : « On commence à traverser une crise économique majeure qui n'est pas propice à la bonne répartition des tâches ». Toujours selon elle, « quand les deux (parents, ndlr) télétravaillent dans un couple, le rapport de force sur le plan économique n'est pas en faveur des femmes ».
À cela s’ajoutent la saturation des services de santé, le manque de matériels médicaux et les mesures de confinement qui menacent les droits reproductifs des femmes. Bien que les délais des IVG médicamenteuses soient allongés, les services restent perturbés, notamment pour les interventions chirurgicales.
Les promesses du gouvernement
Pour mettre fin à cette situation critique, Women Safe rappelle la nécessité d’intégrer l’égalité femmes-hommes dans les réponses des pouvoirs publics. En effet, malgré les récentes déclarations du président de la République, Emmanuel Macron, qui promet une aide financière aux foyers les plus modestes, aucune mesure n’a encore été votée. Quels seront les impacts d’une reprise économique forcée sur la vie des femmes ?
Rédaction : Animal Pensant, en partenariat avec Women Safe